5 décembre 2009

Traité des 5 roues (5) : Eau - 3ème partie

La notion de rythme est importante. Mais qu'est ce que le rythme ? C'est une certaine perception du combat et de l'autre. Décrire le rythme est impossible, le rythme se vit.

Plutôt que de décrire le rythme, voyons quelques erreurs de rythme, les choses à faire et à ne pas faire.

La première règle est de ne jamais faire trois fois de suite la même chose. La 1ère fois je peux surprendre l'adversaire, la deuxième fois il voit que je persiste sur une approche, la 3ème fois il est prêt à contrer, et je perds l'initiative du coup.

Aucun technique n'est parfaite, ultime et imparable. Toutes le sont si on les utilise correctement et en diversité. La répétition engendre l'erreur. Je dois varier, changer, surprendre.
Je peux aussi sonder l'adversaire pour voir ses points forts et faibles, les techniques qu'il contre facilement, et celles où il a du mal.
En discernant les intentions de l'adversaire et en utilisant des rythmes variés, on obtiendra la victoire.
« Prendre garde, sans prendre garde » signifie, au sens le plus profond, qu'il n'y a pas de mise en garde pour un sabre.[...] L'essentiel dans la position du sabre est qu'elle soit la plus adaptée à pourfendre.
Une position figée est mauvaise.

Musashi nous donne par la suite des exemples de rythmes....

Le rythme unique

Je suis face à mon adversaire, dans la même position que lui : en block... on s'observe, tentant probablement des feintes pour déstabiliser l'autre et l'amener a commettre une erreur. Celui qui agit en premier prend le rythme et domine l'échange.
Sentant que notre adversaire n'a pas encore pris sa décision, […] pourfendons-le vite et directement.[...] Attaquez votre adversaire avant qu'il n'ait décidé dans sa tête.

Le rythme secondaire

Utilisez des feintes de corps pour faire bouger l'adversaire. Alors il frappe notre block, devient stun. Et on peut alors répliquer sans prendre de risque pour soi même.

Feignez d'attaquer. Alors l'adversaire sera tout d'abord en tension mais il la relâchera ensuite. A ce moment-là il faut attaquer sans délai.

Le type de feinte de corps souvent pratiqué est de faire croire à un slash en baissant la garde, puis de revenir en block pour attendre la lame adversaire et stuner l'adversaire.

Le coup de la feuille d'érable consiste à faire tomber le sabre adverse et à reprendre notre position de mise en garde avec notre sabre.

Notons que en CSI, la position de garde est le block.

Notons aussi que tout ce qui est dit ici est "théorique". C'est le travail du senseï que de l'expliciter, de le commenter et de donner des exemples concrets de mise en pratiques.

Un bon senseï allie théorie et pratique, réflexion et action. Il ne se limite pas à expliquer des techniques, mais aussi amène son élève à découvrir comment les contrer. Il cherche à lui faire percevoir le rythme. Alors, on peut assister à des spars entre l'élève et son sensei qui sont harmonies et transmission active... le spar devient beau, et on ressent cette harmonie. Alors, on s'incline devant l'autre pour lui montrer son respect et le remercier de ces beaux moments. Une partie de la transmission se fait de coeur à coeur.
La transmission se fait par le spar, sans mot. Car il n'y a rien à dire. Juste à vivre...

I shin den shin.. Ô ma Senseï !


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